Effondrement partiel d’un magasin à Nice - inquiétude
Mercredi 5 février 2014 peu après 17h30, la dalle de béton de l’une des deux entrées (200 m2 environ) du centre commercial situé dans la Plaine-du-Var s’est effondrée sur la galerie commerciale. On déplore deux blessés légers, vu l’ampleur des dégâts, c’est presque un miracle que le bilan ne soit pas plus lourd, surtout à une heure où le centre commercial était très fréquenté.
Le 26 janvier 1994, il y a presque vingt ans jour pour jour, le toit d’un supermarché situé à Nice Ferber s’est effondré avec un triste bilan de 3 morts et 116 blessés.
Il n’y a pourtant pas eu de séisme ces jours là, mais face à ce constat inquiétant, on peut se poser des questions sur la résistance de ce type de construction et leur extrême vulnérabilité face à des sollicitations sismiques. Rappelons que 133 communes du département des Alpes-Maritimes se situent en zone 4 (aléa moyen).
Au cours d’une mission post-sismique sur le tremblement de terre d’Emilia Romagna, il a été constaté que la plupart des bâtiments industriels modernes en béton armé et en structure métallique, ont été réalisés pour résister aux charges statiques verticales, c’est à dire à leur propre poids et non pour résister aux sollicitations horizontales d’un éventuel séisme. Résultat, le bilan est lourd, environ 200 entreprises de la région ont été durement touchées et au moins 2 000 salariés se sont retrouvés au chômage technique. La majorité des victimes de ce séisme ont trouvé la mort dans ces établissements qui ont été détruits partiellement ou entièrement et cela avec un séisme de magnitude 5.9.
- Séisme d’Emilia Romagna 2012
- Effondrement partiel d’un bâtiment industriel, des constructions voisines de nos supermarchés.
(Photo : André Laurenti)
Autre observation, dans les secteurs proches de l’épicentre, le bâti moderne d’habitation a été davantage endommagé que le bâti ancien.
En Italie, l’ensemble des communes affectées par les deux tremblements de terre d’Emilia Romagna en 2012, ne figurait pas, malgré de nombreux événements historiques, parmi les zones jugées à risque potentiellement sismique, d’où l’absence de réglementations parasismiques.
Il convient de noter que le contexte de cette région italienne est favorable aux amplifications des mouvements sismiques. En effet, les deux tremblements de terre se sont produits dans la zone deltaïque du fleuve Pô en terrain alluvionnaire, comme l’est aussi la plaine du Var et tous les secteurs urbanisés en bordure de cours d’eau.
L’épisode pluvieux que nous traversons actuellement avec des sols saturés en eau, pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les bâtiments édifiés sur des terrains instables et alluvionnaires, si un séisme comme celui d’Emilia Romagna ou de l’Aquila survenait.
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