Sanremo : séisme du 19 juillet 1963

dimanche 18 septembre 2011
par  André Laurenti

Vendredi 19 juillet 1963

Le séisme local le plus important du siècle écoulé fut enregistré le vendredi 19 juillet 1963. Un premier séisme précurseur s’est produit à 5 h 45’ 28" (T.U.), il dura environ 34 secondes et atteignit une magnitude de 5.6 à 5.7 sur l’échelle de Richter. Le choc principal a eu lieu à 5 h 46’ 05" et fut encore plus fort avec des valeurs de 5.9 à 6. L’épicentre était situé en mer, à 80 km au large de San Remo. L’hypocentre a été déterminé entre 5 et 10 km de profondeur [1].

Les effets

Ce séisme a été largement ressenti sur la totalité des départements des Alpes-Maritimes, du Var et de la Corse. Dans la presque totalité des Alpes de Haute Provence, dans une partie des Hautes Alpes et des Bouches du Rhône, partiellement dans le département du Gard et localement dans la Drôme, le Vaucluse et l’Hérault. La secousse a été largement ressentie en Italie. En Suisse plusieurs localités du Tessin ont ressenti la secousse, à Bellinzona, Locarno, Lugano et a également été notée à Genève et Saint Gall [2].
La surface macroséismique mesure environ 180 000 km2 (rayon moyen 240 km)
Il a provoqué la panique dans les grands immeubles, la rué vers les plages des touristes réveillés en sursaut [2].
A Menton de légers dégâts ont été observés avec quelques vitres brisées, mais aussi l’éclatement d’un réservoir d’eau sur le toit d’une villa située boulevard Garavan, des fissures de plafond et de petites lézardes dans les murs.
A Nice une cinquantaine de briques se sont détachées de l’ancienne cheminée d’aération du Grand hôtel situé entre la préfecture annexe avenue Felix Faure et la cour de hôtel, rue Gioffredo. Tombant d’une dizaine de mètres, ces briques défoncèrent le toit du bâtiment qui abrite le cours de danse et le théâtre d’enfants.

Séisme du 19 juillet 1963
Effets du séisme à Nice
(Photo : Marquet Mario) - référence 44FI2609 du 19/7/1963 - Archives Départementales des Alpes-Maritimes

En Principauté de Monaco, les sirènes, sonneries ou autres appareils de sécurité installés dans les banques ou bijouteries, se sont déclenchés [3]. On déplora également dans cette localité, des chutes de plâtre tout comme à Cagnes-sur-Mer et à Nice [4].
Ce séisme a eu comme intensité sur l’échelle MSK VI à Bastia et Calvi
5.5 à Cagnes-sur-Mer, Menton, Grasse, Roquefort les Pins, Gorbio, Bendejun, Gréolières, Saint-Laurent du Var et Tourrette Levens.
V à Cannes, Nice, Antibes et Peille.
Cet événement a été suivi de réplique dont la plus forte s’est produite le 27 juillet à 5 h 58’ 52" (T.U.) et a donné comme intensité VI à Imperia et Albenga, 4.5 à la Bollène Vésubie et IV à Monaco, Nice et Valdeblore.

Répliques
Pendant les deux mois qui ont suivi la secousse principale, plus de 100 répliques ont été enregistrées à Monaco et à Isola. Claudio Eva a dressé une liste de 49 secousses enregistrées à Genova entre le 19 juillet et le 5 septembre, 27 secousses le 19 juillet, 9 le 20 juillet, 1 le 21 et 1 le 23, 2 le 26 juillet, 3 le 27 juillet, 1 le 29 juillet, 2 le 2 août, 1 le 16 août, 1 le 29 août et 1 le 5 septembre [2].

Séisme du 19 juillet 1963
La pendule du Forum à Nice s’est arrêtée à 6h46.
(Photo : Marquet Mario) référence 44FI2611 du 19/07/1963 - Archives Départementales des Alpes-Maritimes

Tsunami
Aux yeux des pêcheurs et de quelques baigneurs matinaux, la mer dont les eaux étaient calmes comme un lac, s’agita soudain et des vagues vinrent subitement déferler sur la grève. Puis tout se calma et la mer redevint aussi plate qu’elle l’était auparavant [3].

Séisme du 19 juillet 1963

Orientation bibliographique

 Base de données historiques nationales du Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM)
http://www.sisfrance.net/


[1Capponi G. Eva C. Merlanti F : "Il terremoto del 23 febbraio 1887 in liguria occidentale". Accademia ligure di scienze e lettere vol XXXVII, 1980. Laboratoire de Monaco

[2ROTHE J.P. : La séismicité de la France de 1961 à 1970 - Annales de l’Institut de Physique du Globe - Tome IX - 1972

[3Nice-Matin du samedi 20 juillet 1963 "La terre a tremblé sur le littoral méditerranéen ainsi qu’en Italie et en Corse". 18ème année n° 5821 (service documentation de Nice-Matin).

[4Le risque sismique dans le sud-est de la France : ouvrage sous la direction de Bertrand Fenet, Éditions Edisud, 1981.


Commentaires

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lundi 4 novembre 2024 à 21h08 - par  Gérard LEONARDI

J’avais 19 ans, j’effectuais mon service militaire au 22ème BCA à Nice (Avenue des Diables Bleus). Mauvais soldat, je purgeais une peine de prison dans une cellule qui se situait dans le prolongement d’une petite rue (Sorgentino, je crois). Couché sur les planches qui servaient de couchette, je rêvassais quand, tout d’un coup, j’ai cru que j’étais pris d’un malaise. pendant quelques secondes le décor s’ébranlait et j’avais l’impression que ma tête tournait. Isolé et coupé de toute communication, j’ai attribué cette curieuse sensation à ma faiblesse physique due à l’inactivité et l’alimentation déficiente.
Ce n’est que quelques jours plus tard, lorsque j’ai reçu des nouvelles de la ma Corse natale où un seisme s’était manifesté que j’ai fais le rapprochement.

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mardi 17 septembre 2024 à 09h01 - par  verroust

Mes parents m’avaient envoyée en aéarium à Antibes.
J’avais trois ans et demi et me trouvais dans un dortoir ; tous les bambins furent réveillés et debout seuls, au départ du tremblement de terre qui, dans mon souvenir eut lieu en pleine nuit.
Peu après cet évènement très excitant et nullement effrayant pour nous, des adultes sont arrivés, nous ont trouvés debout en allumant la lumière, cherchant, pour certains à observer par la fenêtre, en vain.
Il fallut les explications des adultes.
Ma grande hâte fut alors de découvrir les conséquences du phénomène, tel que je le comprenais : une faille dans la terre, en pleine campagne.

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mercredi 3 janvier 2024 à 20h35 - par  LAURENT Jacques

Je me souviens très bien de ce matin du 17 juillet 1963.

J’allais avoir 16 ans, je dormais sous la tente tout au bord de la mer au camping de la Capte dans la presqu’île de Giens au sud d’Hyeres dans le Var.

Vers 6 h j’ai été réveillé car les mats de ma tente ont été secoués fortement pendant une trentaine de secondes.
J’ai alors cru qu’il s’agissait d’une plaisanterie de la part de voisines de camping. Il n’en était rien.

Au bord de la mer, au niveau de la plage, nous aurions pu être emportés par un tsunami...

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mercredi 3 janvier 2024 à 19h56 - par  LAURENT Jacques

Je me souviens très bien de ce matin du 17 juillet 1963.
J’allais avoir 16 ans, je dormais sous la tente tout au bord de la mer au camping de la Capte dans la presqu’île de Giens au sud d’Hyeres dans le Var.
Vers 6 h j ai été réveillé car les mats de ma tente ont été secoués fortement pendant une trentaine de secondes.
J’ai alors cru qu’il s’agissait d’une plaisanterie de la part de voisines de camping. Il n’en était rien.
Au bord de la mer, presque sur la plage, nous aurions pu être emportés par un tsunami...

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mercredi 28 juin 2023 à 17h48 - par  saint-amans

j’étais en vacances à NICE , chez ma grand-mère.J’avais 16 ans ;et comme toutes les adolescentes j’avais un sommeil de "plomb" ;dans mon sommeil j’ai attribué les secousses violentes à un rêve dans lequel mon chien sautait sur mon lit pour me dire bonjour !Nous étions 4 adultes et 5 enfants .tout le monde s’était précipité dehors en panique et au milieu des cris de terreur de nos voisins .Ma grand mère réalisant que je n’étais pas là, au péril de sa vie revint me secouer pour me sortir de mon profond sommeil(l (à ce stade ce n’était pas le baiser d’un prince charmant qui m’aurait tiré de ma torpeur)l.Tout tremblait dans la maison ;Elle ondulait.Dans le parc silence des oiseaux les arbres se balançaient d’une façon ample et souple.La terre grondait .Les gens en tenue de nuit s’étaient agglutinés dans la rue au risque d’être écrasés par tous les bâtiments autour d’eux.Cela nous a semblé durer une éternité.Les immeubles plus récents oscillaient mais comme le roseau dans la fable de LA FONTAINE ils ne se brisèrent point alors que notre petit hôtel particulier de type HOSMANIEN qui semblait solide comme un roc se fissura sur toute une façade latérale.Mais pour ma grand-mère se fut un petit seime : elle en avait connu un autre dans son enfance : celui d’ORLEANVILLE en ALGÉRIE qui fut extrêmement meurtrier et détruisit presque la totalité de la ville Quant à moi, en 1972 je fus à nouveau secouée au 8 eme étage d’un immeuble de la région bordelaise par le tremblement de terre, dont l’épicentre était l’île de RE et là je fus effarée par la bêtise gens qui essayaient de prendre les ascenseurs et qui regroupaient entre les 6 tours de la résidence au lieu d’aller se réfugier à 100 m plus loin sur le parking bien dégagé d’un super marché .Mais cela ne m’étonne guère la panique empêche les gens de réfléchir et il suivent les mouvements de foule.Par contre il me semble que le 1er tremblement de terre avait son épicentre non à SAN-REMO mais en YOUGOSLAVIE à SKOPJE.Est ce que je me trompe ?

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samedi 26 août 2017 à 19h31 - par  DAEMS Rosine

J’ai vécu le séisme de juillet 1963 a TOULON
Alors que notre maison se trouve dans la campagne au dessus de la ville, je suis éveillée ,vers 6 heures du matin, comme par l’ ébranlement d’un énorme poids lourd et mes objets de vitrine sur les étagères ma chambre se mettent à teinter sans arrêt. Je me précipite hors de mon lit , et me retrouve avec ma soeur et ma mère sur la terrasse de la maison située de plein pied au-dessus de Toulon à environ 8 km, face à la mer.
Nous sommes secouées sans interruption de haut en bas et voyons la terrasse, la maison,les oliviers, être secoués, montant et descendant sans arret comme nous . Je veux rentrer pour aller chercher mon père qui semble dormir toujours. Mais face a la maison qui continue a être secouée avec moi sans interruption, je suis prise de panique et n’ose pas y entrer . Nous allons réveiller mon père en tapant contre les volets de sa chambre et il finit par sortir, tandis que la secousse qui nous parait interminable, continue. Mais le plus impressionnant est qu’il fait très beau, que le ciel est très bleu et que tous les oiseaux qui habituellement a cette heure - la donnaient un concert quotidien en chantant très fort, sont silencieux, absents, alors que d’impressionnants roulements et bruits de tonnerre ininterrompus semblent sortir de la mer , pendant toute la durée des secousses . Ces éclats de menaçant tonnerre sans nuages et sans éclairs est terrifiant dans le ciel bleu.
C’est ce qui m’a fait le plus peur, et que je ne peux ni oublier ni comprendre. Heureusement magnitude 5, 7 je crois, ce séisme n’a pas fait de dégâts importants.
Rosine DAEMS

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dimanche 8 janvier 2017 à 11h41 - par  Scrapenprovence

J’ai vécu ce tremblement de terre à Grasse dans ma jeunesse, au 5eme étage d’un immeuble récent de (1958).
La panique quand les glaïeuls sur la table et le lustre bougeaient.La vaisselle dans le buffet tremblait.
Mon père a été le premier à s’échapper en slip, et nous les 5 enfants on a été bloqué par une mamie aveugle à l’étage en dessous.
Quand la seconde secousse est arrivée,... les cris et l’arrivée dans la cour et le jardin.
On a passé la matinée face à l’immeuble de Bel air... c’est toujours présent dans ma mémoire.

Logo de 545555
samedi 5 septembre 2015 à 12h26 - par  545555

Merci pour les info .