Vendredi 21 avril 1995

À 08 h 02 GMT soit à 10 h 02 heure locale, un séisme de magnitude 4.7 provoqua l’évacuation de plusieurs bâtiments à Nice, Menton et Monaco. La secousse fut ressentie sur tout le littoral de Savone à Marseille, un territoire étendu comme c’est le cas pour la plupart des séismes survenuent en mer. L’épicentre a été localisé à 15 km au sud-ouest de Ventimiglia et à 7 km à l’est-sud-est de Menton. Quant au foyer (hypocentre), il a été calculé à 13 km de profondeur sur la faille qui démarque le canyon du fleuve côtier de la Roya.
Selon Sismalp, ce séisme a été enregistré par plus de quarante stations du réseau Sismalp, depuis la station de Tende (à moins de 40 km de l’épicentre), jusqu’aux stations les plus lointaines dans le sud de la Corse.

Les Effets en Ligurie
Avec une intensité de VI dans la zone épicentrale, quelques dégâts minimes ont pu être observés. Le secteur le plus affecté fut le village d’Airole en Italie, dans la vallée de la Roya. De petites fissures apparurent sur la mairie et l’église et à un kilomètre du village au dessus de la route qui mène à Collabasse ( rive droite de la Roya), l’auvent de la chapelle isolée de San Bernardo (XVIe siècle) a basculé et s’est effondré. Sur cette même route un rocher imposant s’est détaché de la montagne et a provoqué un trou dans la chaussée.

Le choc fut ressenti plus ou moins fortement tout au long de la Ligurie et le Piémont occidental. Des mesures furent prises pour évacuer les écoles et les bâtiments à risque à Ventimiglia, Bordighera, San Remo et Ospedaletti, où les techniciens envoyés par les municipalités respectives inspectèrent les locaux.
Dans la vieille ville de Ventimiglia ainsi qu’à Varase et Bevera, des corniches sont tombées. Les liaisons téléphoniques ont été interrompues pendant 2h à Ventimiglia et Valcrosia [1]. Sur le front de mer la panique se répandit aussitôt, beaucoup de personnes sortirent à l’extérieur. Certains carreaux sont tombés ainsi qu’un peu de poussière d’enduit provenant de bâtiments anciens.
Le séisme a également été ressenti à Turin, dans les provinces d’Alessandria, d’Asti et de Cuneo [2].

Les effets en France et en Principauté
À Menton, un bruit rappelant celui d’une déflagration fut perçu par de nombreux habitants. Les élèves des deux lycées et d’un collège quittèrent les classes qu’ils réintégrèrent qu’après le passage des sapeurs pompiers.
La secousse provoqua quelques dégâts mineurs, fissuration et chute de plâtres.
À la Brigue, un cadre lourd est tombé [3].
À Monaco, des employés quittèrent les ateliers et les bureaux du quartier de Fontvieille, pour descendre dans la rue.
À Nice, les salles de classe de l’école des Acacias ont été évacuées. Plusieurs crèches mais aussi le château de Valrose ainsi que la faculté de droit et l’I.U.T. ont été momentanément évacués, il a fallu le passage de pompiers pour rassurer tout le monde [4].
Au centre administratif situé sur les alluvions du fleuve Var, plusieurs personnes ont eu l’impression que la tour a oscillé, cela entraina malaises et vertiges et perte d’équilibre [5].
À Cagnes-sur-Mer, la secousse a été largement ressenti avec une intensité IV - Dans mon bureau situé au premier étage des services techniques de la ville (avenue de Nice), les étagères métalliques ont teinté, un petit morceau d’appui de fenêtre situé proche du joint de dilatation du bâtiment est tombé, vive inquiétude également d’une partie du personnel du même niveau.
À Antibes des vagues ont été observées dans une piscine lors du passage des ondes [6].
Le tremblement de terre a été perçu dans le département du Var le long de deux axes Est Ouest parallèles : à l’intérieur de Draguignan au Luc et à Brignoles et sur le littoral de Saint-Raphaël à Sainte-Maxime, à Toulon.
Par contre le phénomène n’a pas été ressenti en Corse.

Surveillance
Au lendemain de cette secousse l’observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer immergea un capteur au dessus de la faille active. Cette expérience permit de relever une centaine de répliques en dix jours [7].

Lien utile

Base de données Sisfrance