Panique à Pozzuoli proche de Naples, avec un séisme de magnitude 4.4 survenu dans les Champs Phlégréens le 20 mai 2024 à 20h10 heure locale. L’épicentre a été localisé à l’intérieur de la solfatare à une profondeur de 2,6 km ce qui explique le ressenti par une grande partie de la population qui est d’ailleurs très proche de l’épicentre. Il s’agit du séisme le plus fort des 40 dernières années.

Les effets du séisme
Des personnes effrayées sont sorties dans la rue et le maire de la ville a ordonné la fermeture des écoles pour vérification. La circulation ferroviaire a été temporairement suspendue de Roma à Naples. Selon un premier bilan 18 bâtiments et 35 familles ont été évacués. La prison pour femmes a été évacuée, les écoles, le cimetière municipal et le marché du poisson en gros restent fermés.
Les pompiers ont sécurisé des corniches dangereuses. Une équipe de techniciens des commandements de Campanie a été renforcée.

Les données des chercheurs
Selon l’I.N.G.V. "l’analyse des gaz montre une augmentation des températures et la pressurisation du système hydrothermal supérieur, avec des valeurs du gaz émis égales à 4 500 tonnes de CO2 par jour émis par le système sulfate dans Pisciarelli".
Autrement, à l’heure actuelle Il n’y a pas d’augmentation de la vitesse du soulèvement, qui est actuellement de 2 cm/mois. Toujours à l’heure actuelle, il n’y a pas de changement dans les déformations horizontales ou les déformations locales du sol différentes de la tendance précédente.
Francesca Bianco directrice du Département Volcans à l’INGV précise à propos de la crise bradysismique ascendante actuelle « il n’y a pas de remontée de magma dans les 3-4 premiers kilomètres ce qui exclut la possibilité d’un scénario éruptif imminent ».
Voir la carte interactive de l’INGV

Sur une décennie l’activité sismique est en augmentation, elle se concentre principalement dans le secteur de Pozzuoli et la solfatare.
L’année 2024 totalise les évènements du 1er janvier au 23 mai à 8h00.

Aucune preuve d’une éruption imminente
Les chercheurs italiens rappellent que pendant la crise bradysismique de 1982-84, la surélévation du sol a atteint 9 cm par mois, de plus 1300 évènements sismiques par mois ont été dépassés.
À l’heure actuelle, environ 450 évènements ont été enregistrés au cours du dernier mois.
Les paramètres géochimiques mesurés avec les stations continues (température et débits de dioxyde de carbone) ne présentent pas de changements significatifs par rapport aux tendances des derniers mois, à l’exception de l’augmentation bien connue de la température et de la pression qui caractérise le système hydrothermal.
Toutes les données collectées à l’heure actuelle par les scientifiques, ne montrent aucune preuve de l’imminence d’une éruption volcanique, et encore moins de grandes proportions.

Depuis lundi 20 mai plus de 150 séismes se sont produits dans les Champs Phlégréens, un lieu densément peuplé où vivent plus de 500 000 personnes.
Le mouvement d’ascenseur de cette caldeira est connu depuis au moins les Romains et se poursuit inexorablement avec son lot de paroxysmes.
L’observatoire de l’INGV poursuit la surveillance de la caldeira des Champs Phlégréens afin d’identifier les moindres variations des paramètres. Une surveillance nécessaire pour mieux connaitre le phénomène actuel en cours.

Voir l’interview du volcanologue Patrick Allard dans 20 minutes
Voir également sur mon blog : Les Champs Phlégréens : un volcan dans la ville