Noric, un ex-professeur de SVT au Centre International de Valbonne qui suit avec intérêt les publications d’azurseisme, m’a fait parvenir un document inédit découvert à Saint-Etienne de Tinée dans le département des Alpes-Maritimes.
Noric a eu le privilège de consulter le journal d’un ancien maire de Saint-Etienne de Tinée, Eugène Rovery. Ce maire dont son mandat s’est terminé en 1878, a vécu le tremblement de terre de 1887 dans sa commune qui s’appelait à l’époque Saint-Etienne-aux-Monts. C’est l’arrière petite fille qui a permis à Noric de consulter ce que les descendants appellent le "grand livre", un document précieux dans lequel, le maire notait les faits marquants de la commune.
Ce texte rédigé en français et italien mélangé de quelques mots en patois stéphanois, n’a pas été facile à traduire.

Il a fallut faire appel aux services des Archives Départementales des Alpes-Maritimes (ADAM). Voici donc le contenu de ce témoignage :
"Ce matin à 6 heures, Saint-Etienne a eu un très triste réveil. Une longue et interminable secousse de la terre a réveillé les habitants en sursaut. Puis, une minute après la première il y en eut une autre non moins forte ni longue, puis au bout de 7 minutes, une troisième moins forte mais d’une durée plus longue que les premières, c’est ce qui a été le plus relevé. Les plus anciens ont déclaré que rien de pareil n’avait été ressenti. A l’aube un bien triste spectacle, de nombreux masques (de carnaval) attardés faisaient un étrange contraste. Vers huit heures trente-cinq une autre secousse, dans les maisons, les meubles furent renversés et les carreaux du sol brisés, désastres incompréhensibles. Mais aucune victime à déplorer. Seule la commune (mairie) a souffert avec le mur du levant qui s’est détaché du reste de l’édifice, ouvert en diverses parties. Plus terribles sont les nouvelles en provenance de Nice, des autres localités de la province, de l’Italie et de l’intérieur de la France."

Les détails de la presse et des archives

Les effets du tremblement de terre sur Saint-Etienne de Tinée, étaient mal connus. L’intérêt était porté sur la Mairie et l’église du hameau de Roya.
Cependant, un seul journal fait état de quelques détails complémentaires, il rapporte que les secousses ont occasionné la chute de plusieurs cheminées et plafonds et bien sûr le détachement du reste du bâtiment, du mur Est de l’hôtel de ville [1].
Les archives communales mentionnent aussi des réparations à l’église du hameau de Roya.
Selon la répartition de l’emprunt départemental pour la réparation ou la reconstruction des édifices publics, il a été attribuée la somme de 5 700 fr. (23 125 €) pour les réparations suivantes :
– église de Roya, 600 fr. soit 2 435 €
– la mairie 5 100 fr [2], soit 20 690 €

REMERCIEMENTS
Grand merci pour cette découverte, à Noric et à Sylvie de Saint-Etienne de Tinée et merci de l’aide précieuse de Véronique des Archives Départementales des Alpes-Maritimes.